Né dans le Lancashire en 1978, l'Anglais Tony O'Neill devient très jeune le pianiste de Marc Almond.

De fil en aiguille, il s'initie à l'héroïne en Californie. Déchéance à Los Angeles et mariage à Las Vegas, la rock-star accro au caillou fond comme neige au soleil. Avec The Brian Jonestown Massacre, l'icône icarienne se la joue Orphée aux amphés. Désintox à répétition et dégringolades en cascade, puis grand amour et grands livres : Digging the Vein, Songs from the Shooting Gallery, Down and Out on Murder Mile...
Tony vit aujourd'hui à New York avec Vanessa et Nico.

"Maintenant que je suis un mari, un père et un écrivain, il y aura toujours quelque pan en moi ce gamin de dix-neuf ans paumé, en manque, qui attendait jadis son dealer à un coin de rue. Waiting. Always waiting... ".



Notre Dame Du Vide


Bienvenue dans la Cité des anges plumés. Avec leurs ailes, ils ont égaré leurs rêves et l’espoir d’un retour au paradis. Bienvenue dans une chanson presque bleue, et déjà noire. Ces récits implacables sont une descente aux enfers junky. Échange de seringues, vaines cures de rédemption, rock’n’roll à tous les étages. Tony O’Neill connaît son sujet, qui a accompagné des groupes aussi limite que Brian Jonestown Massacre ou Marc Almond.

Maisons de crack, centres de désintox, chanson triste à la lisière de Hollywood, overdoses en série, cœurs défaits. Nos héros sont seuls en ville. Mal en point. Leur quête n’est pas si noble, mais elle est vitale. Vitale et mortelle à la fois… Ce qu’il ne faut pas faire pour quelques dollars et une dernière dose d’héroïne... Les personnages d'O’Neill semblent appeler le soir. Et la nuit leur tend les bras. Ça pourrait être complaisant, c’est passionnant. Ode sombre à l’addiction, Notre Dame du Vide, triste et drôle, est pure littérature…


Paru en francais chez http://www.13enote.com/ en 2010.


Excerpt:
C'est une belle journée. C'est toujours une belle journée à Los Angeles, de sorte qu'au bout d'un moment on n'y fait même plus attention - la monotonie de la perfection... Suzie et moi nous asseyons sur la pelouse, non loin d'un pochard endormi. Je me sens horriblement mal dans ma peau et dans mes os ; les pigeons crasseux qui nous entourent ont l'air de junkies en loques essayant de taxer de la mitraille. Dans l'herbe scintille une ampoule de crack vide, écrabouillée par les promeneurs - sentimentale poussière d'étoiles. Je perds mes dents et je suis crevé.

Titre original: Digging The Vein